Littérature, BD, poésie, jeunesse, sciences humaines, beaux livres… La création éditoriale fait la richesse de nos régions.
Tout au long de l’année les Régions et les structures régionales pour le livre accompagnent et soutiennent la création littéraire et éditoriale.
330 éditeurs des régions françaises participent au Salon du livre de Paris du 21 au 24 mars 2014 et seront présents sur les 15 stands régionaux de cette 34e édition, ou sur leur propre stand grâce au soutien financier de leur Région.
Pour les rencontrer, préparez votre déplacement grâce au Parcours des régions, en ligne ici et diffusé sur les stands régionaux au Salon.
Retrouvez le focus de la Fill sur quelques événements du Salon avec la dernière Info-Fill.
Éditrice(s) : le livre qui… a déclenché ma vocation d’éditrice
La Fill a invité les éditrices présentes sur les stands régionaux à partager avec vous les origines de leur vocation d’éditrice. Elles ont éveillé votre curiosité? Rencontrez-les et découvrez leurs dernières parutions sur leur stand.
« L’origine de ma vocation d’éditrice:
m’occuper d’auteurs comme j’aurais aimé que l’on s’occupe de moi. Neuf ans après, cela fait sens: je conjugue les deux versants auteure/éditrice. J’essaie d’équilibrer le temps passé à faire connaître d’autres voix et le temps passé à écrire. Cela m’enrichit. Je suis très heureuse de donner envie d’écrire à des jeunes, en Picardie et ailleurs. »
Isabel Asùnsolo, Éditions L’iroli (Picardie – P49)
« À l’origine, il n’y a pas un livre, mais un manuscrit, trouvé lorsque j’étais bouquiniste. Des nouvelles de Jean Forton, absolument géniales, drôles, incisives, qu’on a envie de partager avec tout le monde. Le seul moyen possible: en faire un livre. Et le virus était pris. On vient juste de rééditer ces nouvelles qui étaient épuisées. On n’oublie pas ses premières amours! »
Emmanuelle Boizet, Finitude (Aquitaine – P80)
« C’est un peu mon côté fouineur. Sur un parcours de vie professionnelle, grâce à des documentaires sur lesquels j’ai
travaillé, on sortait des tiroirs des écrits, des gens qui avaient été complètement oubliés: des livres très écrits, mais aussi des témoignages, des portraits, etc. Permettre à quelqu’un qui n’a jamais été reconnu de s’exprimer, d’exister, de connaître des gens… Il n’est jamais trop tard pour cela: mettre en lumière quelque chose qui a été occulté ou négligé, quelque chose qui n’a pas été vu, remarqué. »
Emmanuelle Chevalier, Éditions Le Vistemboir (Basse-Normandie – E49)
« Peu de vocations se révèlent grâce à un livre, l’édition c’est tout un parcours… Je suis devenue éditrice à cause d’un livre
qui n’a pas été publié (et qui a posé les bases de ma collection)! Pour moi, mais surtout pour d’autres auteurs « refusés », j’ai choisi de créer ma maison et de permettre, parfois, à des débutants d’être édités pour peu que nous partagions les mêmes idées « vertes »… »
Séverine Dalla, Vert Pomme (Haute-Normandie – E59)
« Une réponse au pluriel, inspirée du classement de Georges Perec… Au rayon « autobiographique », un souvenir d’enfance salutaire en ces temps de mauvais débats: Rose Bombonne, premier album de la collection « Du côté des petites filles » aux Éditions des femmes en 1975. Au rayon « sociologique », L’édition sans éditeurs d’André Schiffrin, qui en 1999 m’a donné matière à penser et envie d’éditer. Au rayon « ludique », la superbe « machine » des Cent mille milliards de poèmes de Raymond Queneau, dans la maquette conçue par Massin. Et pour finir, au rayon des « livres qui se dévorent à plat ventre sur son lit », Perec lui-même et le romanesque fou de La vie mode d’emploi. »
Delphine Hautois, Presses universitaires de Lyon (Rhône-Alpes – D64)
« Au début, j’avais envie de répondre que c’était plus une histoire de rencontres avec des auteurs de littérature, noire d’abord, et des centaines de lectures. Mais un livre s’est imposé: L’habitude d’être, la correspondance de Flannery O’Connor (1925-1964), écrivaine du sud des États-Unis. Ces lettres montrent la maladie, le retour dans la maison familiale auprès de sa mère qui n’éprouve aucun intérêt pour son travail. Elles disent l’évasion malgré tout, la consolation par la création, les conditions d’écriture d’une oeuvre si personnelle et d’une énorme force. »
Catherine Hémery-Bernet, Rue du Départ (Haute-Normandie – E59)
« Mémorial 14-18, les Manchois dans la Grande Guerre a sans doute suscité ma vocation. Impliquée dans le projet par René Gautier, créateur d’Eurocibles, j’ai découvert le plaisir de la découverte de notre histoire mais aussi – et surtout! – de sa transmission. Qu’il est agréable de voir les visages s’illuminer à la lecture du nom d’un aïeul, rendu soudain célèbre par sa seule citation dans un livre! »
Adèle Hommet-Lelièvre, Éditions Eurocibles (Basse-Normandie – E49)
« C’est un livre qui aurait été aussi sérieux qu’une thèse et aussi beau qu’un beau livre. Qui aurait mis en scène
texte et images, aurait alterné pages blanches et brunes, papier clair et calque rouge. Qui aurait réuni jeunes et vieux autour d’une histoire, la leur. On s’y promènerait d’une police, d’une écriture, d’une couleur, d’une image à l’autre. On pourrait aussi le partager en deux. Je ne l’ai pas trouvé. Je l’ai fait… »
Marie-France Houdart, Maïade éditions (Limousin – C98)
« Après avoir visité ma « bibliothèque imaginaire », voyage nostalgique et salutaire, j’estime que le livre qui pourrait être
fondateur dans mon travail d’éditrice est celui d’August Sander, Hommes du XXe siècle. Nous avons choisi le parti pris d’August Sander, réaliser des portraits posés où rien n’est imposé: ce sont leurs attitudes, leurs vêtements, leur cadre de vie. »
Dominique Morvan, Univers polynésiens (Océanie – B64)
« Il y aurait deux livres. Le premier est Comme un roman, de Daniel Pennac: une ode remarquable à la lecture et un rêve magnifique que tout éditeur fait. En le lisant on a envie de placarder le texte partout pour que les gens prennent conscience de la magie de la lecture. L’autre livre est Antoine et les étoiles des trois chardons, un livre que j’avais eu à l’école. En le retrouvant dans les cartons d’enfance, l’histoire m’est revenue et je me suis rendue compte du pouvoir des livres sur une vie. Voilà comment un métier devient aussi attirant. »
Caroline Pérot, Les P’tits Bérets (Aquitaine -P80)
« C’est par le subterfuge de la gourmandise que Charlie et la chocolaterie de Roald Dahl m’a ouvert les portes de la littérature. Ce mélange de nourritures terrestres et de nourriture intellectuelle est certainement pour beaucoup dans la création de La Palissade « maison d’édition jeunesse avec des vrais morceaux de cuisine dedans ». »
Marie Queney, La Palissade (Poitou-Charentes – Square culinaire S103)
« Un premier déclic s’est produit lorsque j’avais 7 ans. Le texte de George Sand, associé à quelques croquis, pour une édition de poche de La petite Fadette, a fait naître en moi un fabuleux désir de lire, de dessiner et de remonter dans
le temps. D’autres sensations ont suivi avec d’autres livres. Après mes études d’art graphique, l’édition s’est imposée à moi pour essayer de revivre à chaque parution les mêmes vibrations. »
Anne Sablery, Éditions Cahiers du temps (Basse-Normandie – E49)
« J’ai été attirée par les livres dès le berceau. Je ne peux pas parler d’un seul livre ; il s’agit plutôt d’une multitude
d’expériences intellectuelles et émotionnelles, des flashs, des phrases, des histoires… Mes parents m’ont initiée au monde en m’offrant des livres sur les cultures les plus reculées, dans plusieurs langues. Grâce à ces lectures, le monde est devenu ma maison, et j’ai voulu faire vivre cette expérience aux nouvelles générations, citoyennes d’un monde global. »
Danica Urbani, Dadoclem (Aquitaine – P80)
« C’est mon propre livre Amour, identité et changement qui est à l’origine de ma vocation d’éditrice. Effectivement, c’était la première fois que j’ai écrit un livre « grand public », ce qui est un défi pour une professeure des universités. Auteure de nombreuses publications scientifiques, j’avais envie de communiquer mon domaine, la psychologie clinique et la psychothérapie, à un public plus grand, voire répondre dans ce livre aux questions que l’on me pose habituellement. C’était aussi une commande de mes copines « non psy » me demandant souvent d’écrire pour les « gens normaux». Alors comment exiger « le changement » chez le public si l’auteur n’est pas capable de changer aussi? C’était mon défi à moi: l’amour pour le livre m’a fait devenir éditrice et a changé bien des choses chez moi notamment au sujet des idées que je me faisais de l’édition, voire des préjugés comme si c’était facile! Tant mieux, cette première naïveté m’a préservé du découragement et MJW Fédition est maintenant lancé pour un long moment. »
Mareike Wolf-Fedida, MJW Fédition (Basse-Normandie – E49)