En s’appuyant sur les dépôts et collectes réalisés grâce au dépôt légal en 2017, la BnF publie la 7e édition de l’Observatoire du dépôt légal en France, panorama statistique de la production éditoriale nationale dans tous les domaines (livres, périodiques, musique, jeux vidéo, web…).
« 2017 est l’année où l’Observatoire du dépôt légal peut témoigner de la vigueur du secteur de l’autoédition comme du dynamisme de la presse associative, de la résistance du microsillon comme du multilinguisme du web français, de la richesse créative de la production culturelle française comme de la diversité de publics auxquels elle est destinée, des mutations numériques enfin, à l’œuvre dans tous les secteurs éditoriaux et sur l’ensemble des chaînes de production et de diffusion », souligne en introduction le rapport.
Les grandes tendances pour le livre imprimé
Le dépôt de livres imprimés a atteint en 2017 un record avec 81 263 livres enregistrés, soit plus de 4 % de plus que l’année précédente. Le nombre de déposant a également atteint un record avec avec 8 501 déposants, contre 8 224 en 2016.
Les nouveaux déposants, autrement dit ceux qui déposent pour la première fois au cours de l’année, sont très légèrement moins nombreux qu’en 2016 mais représentent toujours environ un tiers des déposants. Sur les cinq dernières années, cette proportion est restée assez stable. Il s’agit toujours, en grande majorité, d’auteurs auto-édités (45 % en 2017 contre seulement 38 % en 2012), suivis des éditeurs professionnels (23 %), puis d’associations (16 %). Ces auto-éditeurs (on excepte ici les auteurs qui publient via un éditeur à compte d’auteur) ne représentent malgré leur nombre que 6 % des dépôts de l’année 2017.
L’édition de livres reste marquée par un grand nombre de petits éditeurs face à des grands groupes. Elle est géographiquement concentrée : 1 éditeur sur 3 est situé en Île-de-France. Ces éditeurs produisent, en nombre de titres, plus de 2 livres sur 3. Le seul département parisien totalise 1 éditeur sur 5 et publie près de la moitié des titres. Ce sont ensuite les régions Auvergne-Rhône-Alpes et Occitanie qui sont les plus actives, avec pour chacune 9 % des déposants et 5 % des dépôts ; elles sont suivies par Provence-Alpes-Côte d’Azur et Nouvelle-Aquitaine (environ 4 % des dépôts chacune). En dehors de l’Île-de-France, ce sont dans les départements Bouches-du-Rhône, Haute-Garonne et Rhône que se trouvent les éditeurs les plus productifs.
Un focus intitulé « 2017, année politique »
La Bnf a choisi d’analyser, pour cette 7e édition, la collecte des documents électoraux : journaux publiés à l’occasion des campagnes électorales, lettres de candidats, sites web de partis politiques, écrits de femmes et d’hommes politiques, comptes Twitter de personnalités politiques… depuis les primaires des partis politiques jusqu’aux élections législatives. La comparaison avec les entrées de 2011-2012 confirme la bascule progressive des médias traditionnels vers le web et les réseaux sociaux.
Le dépôt légal bientôt élargi aux documents communiqués par voie électronique
La loi du 1er août 2006 relative au droit d’auteur et aux droits voisins dans la société de l’information, dite loi DADVSI, a institué le dépôt légal de l’ensemble des documents faisant l’objet d’une communication au public par voie électronique. Dans le cadre de cette loi, et sous l’égide du ministère de la Culture, un décret est en préparation pour préciser les modalités pratiques de dépôt légal de ces documents, en complément des collectes d’ores et déjà opérées par la BnF. Une concertation est en cours avec les organismes professionnels représentatifs des secteurs concernés afin que le décret prévoyant le dépôt de documents dématérialisés par les éditeurs et producteurs, soit prochainement publié.
> Télécharger L’Observatoire du dépôt légal (données 2017) [pdf, 2,63 Mo], BnF, 2018.