Une récente étude, réalisée par l’Assemblée des Communautés de France (ADCF), avec le soutien de la Caisse des Dépôts, vise à proposer une nouvelle typologie des intercommunalités, passées de 2.062 au 1er janvier 2016 à 1.266 au 1er janvier 2017.
Les communautés « XXL », c’est-à-dire celles dont le nombre de communes dépasse 50, « se sont banalisées » à l’occasion de la « mue » vécue en 2017. 162 intercommunalités, soit près de 15% du total, répondent à cette caractéristique – dont 9 comptant 100 communes et plus. Leur nombre approche même les 200 si l’on ajoute les établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) à fiscalité propre ayant 48 et 49 communes. On les trouve dans les départements les moins peuplés comme dans ceux qui le sont le plus, parmi les métropoles comme parmi les communautés de communes. Près de 80 d’entre elles ont une superficie de plus de 900 km2, et dépassent ainsi en taille la métropole du Grand Paris et ses 131 communes (814 km2).
Résultat notamment de l’avènement des communautés « hors normes », le nombre des intercommunalités est passé à moins de 10 dans 22 départements.
Plusieurs intercommunalités « XXL » se sont notamment formées par l’élargissement d’un pôle urbain à de très nombreuses communes rurales. Exemple typique de ces communautés « ruralo-urbaines » : le Grand Reims, composé initialement de 16 communes et que 127 communes peu peuplées ont rejoint le 1er janvier 2017.
En dépit de leur taille géographique, certaines de ces communautés sont très peu peuplées. 13 ont même une population inférieure à 15.000 habitants.Selon l’étude, de telles communautés ne disposent pas toujours d’une ingénierie suffisante. Il faudrait donc, ajoute l’ADCF, que l’Etat, la région et/ou le département, ou encore les grandes agglomérations, les soutiennent – soit par une aide financière, soit par la mise à disposition de personnels.
Mais il existe encore « un socle de petites communautés ». En effet, 342 intercommunalités comptent moins de 15 000 habitants, soit 27% du total. Ces petites communautés forment l’essentiel de l’espace « hyper rural », qui tend en particulier à voir sa population décroître. Cette catégorie de communautés est minoritaire : elle regroupe 183 EPCI à fiscalité propre, selon une typologie de l’ADCF mise à jour par l’étude. Il ressort également que la France est « étroitement maillée » par quelque 850 communautés « organisées à l’échelle des bassins de vie de petites villes et de bourgs-centres ». L’étude distingue par ailleurs 137 pôles urbains qui « structurent un bassin de vie à dominante résidentielle » et 57 communautés constituant des « relais de croissance régionaux ». Enfin, 46 communautés forment le « grand urbain », une catégorie dont l’hétérogénéité est soulignée.
via Localtis
>> Télécharger Fusions 2017. Bilan des SDCI et typologie des communautés [pdf, 2,4 Mo], ADCF – Caisse des Dépôts, 2018.