Vincent Bourgeau, auteur-illustrateur
Ma campagne participative pour Mon homme est un ours
« Le début est un projet, Mon homme est un ours donc, une nouvelle écrite et illustrée pour adulte, finie en 2016. J’ai tout d’abord publié cette nouvelle en numérique via plusieurs plateformes (Amazon, Fnac, GooglePlay et IBooks), sous le label La Nouvelle Graphique. Cela a été un très bel échec !
Le temps a passé et je me suis décidé à la publier en livre, et s’est posée la question du financement. J’ai gardé le label La Nouvelle Graphique pour cette édition.
Ayant déjà engagé 4000 € pour la version numérique, j’ai commencé à me fixer une limite de 1000 €. J’ai fait imprimer par pixarprinting un livre pour avoir une vision de l’objet. Résultat très convaincant selon moi. J’ai ensuite posé la question du prix auquel je pensais vendre le livre, vu quelques libraires et arrêté le prix de 19 €. Ensuite, avec des devis d’imprimeurs marseillais, j’ai fait un rétro-calcul et vu qu’avec 1000 € d’impression, j’arriverai à imprimer dans les 200 exemplaires. J’imaginais alors les diffuser et distribuer moi-même, sur Marseille, Paris et les salons où je suis invité.
Mais le projet a évolué vers le crowdfunding, après plusieurs rencontres d’amis éditeurs, me conseillant la pré-vente pour financer l’impression.
J’ai cherché des sites de pré-vente de livres, n’en ai pas trouvé, et me suis du coup dirigé vers les plateformes de crowdfunding. Je n’ai pas choisi de plateformes type association ou engagée socialement (Zeste, par exemple) vu la nature purement commerciale de ma démarche. J’ai choisi Ulule sans trop de raisons particulières, le nom me plaisait ! Puis la proposition et l’ergonomie du site m’ont aussi plu. J’ai suivi une mini formation en webcam, quelqu’un de Ulule expliquant la démarche en direct.
Et je me suis lancé, changeant l’envergure du projet. J’ai projeté un financement à hauteur de 3 800 €, ce qui me permettait de viser autour de 500 exemplaires.
Ma campagne a démarré et très vite très bien fonctionné. Sa durée étant de 6 semaines, le projet a encore évolué : j’ai fait faire un devis d’imprimerie en Lituanie, sur conseil d’amis éditeurs toujours, et cela m’a permis d’envisager 1 000 exemplaires.
Du coup, cela m’a obligé à changer la diffusion/distribution, je ne pouvais plus le faire moi-même à cette échelle. J’ai donc cherché et trouvé un diffuseur/distributeur, Makassar, à Paris, qui accepte l’auto-édition, et travaille principalement la petite édition jeunesse et BD.
Finalement, la campagne a été un succès, atteignant 4 200 € pour 145 préventes. Moins les 8 % de Ulule, cela m’a permis de financer l’imprimerie. À ce jour, j’attends les exemplaires (cette semaine ! Je suis fébrile !).
Un premier pot est organisé en fin de semaine à La réserve à Bulles à Marseille pour donner leurs livres aux acheteurs marseillais, puis il y en aura un à Paris début mai pour les Parisiens. Les autres exemplaires seront envoyés par la poste. Je devrais sans doute engager dans les 500 € pour les frais de réception et de poste. Donc finalement moins que si j’avais imprimé 200 exemplaires sur mes fonds propres.
L’étape suivante pour moi sera la réunion avec les représentants de Makassar, puis l’aventure de la librairie. 800 livres seront diffusés, si les ventes suivent, je pourrai ré-imprimer, sinon ce sera la fin de l’aventure ! Si j’arrive à dégager de l’argent, je pourrai envisager un deuxième titre. Aventure qui me plaît beaucoup ! »
Propos recueillis par Ameline Habib, ArL Paca, avril 2018.