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Au début du XXIe siècle, qui imaginait que des graines se feraient une place dans les rayonnages des livres en bibliothèques, que des imprimeurs dépasseraient les attentes liées à un label vert, que des maisons d’édition porteraient autant de soin à l’empreinte environnementale qu’au propos de leurs ouvrages ? Quand il est question d’écologie, certain·es n’hésitent plus à imaginer des façons de faire qui redéfinissent les contours de leur métier.

Les bibliothèques poussent toujours plus vert

Dans les bibliothèques, la question de l’écologie se loge à différents niveaux. Non contentes d’être durables par nature – s’il est un lieu où le livre a plusieurs vies, c’est bien celui-ci ! –, elles sont nombreuses à constituer des fonds spécialisés, à mettre en place de bonnes pratiques au quotidien pour réduire leur empreinte environnementale, à embrasser des missions à vocation sociale dans leur rapport aux lecteurs et lectrices. Désormais et de plus en plus souvent, elles s’aventurent aussi sur des terrains où on ne les attendait pas.

Photo de la Médiathèque de Fontaine-Etoupefour
"[Questions à…] Olivéra Lajon, responsable de la Médiathèque de Fontaine-Etoupefour" / Perluète Normandie Livre & Lecture

Des grainothèques sont ainsi apparues dans ces lieux du livre, comme à Fontaine-Etoupefour, invitant les usagers à déposer et échanger librement des graines de fleurs, de fruits et de légumes… Quand ce ne sont pas carrément des socles pour la création de tawashis, ces éponges lavables à faire soi-même, qui sont mis au prêt, comme c’est le cas à la bibliothèque des Capucins, à Rouen ! Loin d’être anecdotiques, ces pratiques s’inscrivent dans des réflexions de fond visant à impliquer les bibliothèques dans un écosystème social, solidaire et durable, comme l’expliquent les bibliothécaires interviewées par Normandie Livre & Lecture.

Illustration d'une grenouille qui jongle avec des livres
"Guide de la bibliothèque verte" / La Médiathèque de la Canopée La Fontaine à Paris

À Paris, la bibliothèque Canopée a été lauréate en 2022 du Prix de la bibliothèque verte de l’Ifla (Fédération internationale des associations de bibliothécaires) dans la catégorie « Meilleur projet de bibliothèque ». Elle a trouvé dans ses diverses initiatives écologiques matière à l’édition d’un Guide de la bibliothèque verte. D’abord conçu pour un usage interne, celui-ci a essaimé dans les établissements et fait l’objet d’un deuxième volet en janvier 2024, intitulé Décarbonons la bibliothèque. La Bpi, Bibliothèque publique d’information, lui a consacré un de ses webinaires « Bibliogrill », sur le thème : « Verdir ma bibliothèque, plus facile à dire qu’à faire ? ».

L’impression en question

L'imprimerie BLF, au Haillan
"L'écologie du côté de l'imprimerie", Éclairages n° 10 / ALCA Nouvelle-Aquitaine

Avec le transport, l’impression des livres est un des sujets les plus souvent pointés lorsqu’est évoquée la question de l’écologie dans le livre. Choix du papier, des encres, nombre d’exemplaires… nombreuses sont les pistes pour tenter de réduire l’empreinte environnementale du livre au moment de l’impression. En Nouvelle-Aquitaine, l’imprimeur BLF affiche depuis plusieurs années une politique volontariste en la matière.

butineuse editions

Bien sûr, les maisons d’édition, en tant que clientes, ont leur rôle à jouer de ce point de vue. Les éditions La Butineuse, dans le Morbihan, ont ancré, dès leur création en 2020, une pratique de l’impression « au plus près de la demande ». Celle-ci est envisagée comme un nouveau mode de diffusion plutôt que comme un procédé de fabrication intégrée.