Face à la crise sanitaire qui a eu des conséquences sur l’ensemble de l’écosystème en 2020, un grand nombre de professionnel·les se sont rendu compte que l’union peut être une force. Il est en effet apparu évident à de nombreuses maisons d’édition des territoires qu’il n’était plus possible de travailler de façon isolée, mais qu’il fallait plutôt mutualiser, échanger et créer du lien. C’est ainsi que plusieurs collectifs se sont créés.
Le collectif d’éditeurs de Nouvelle-Aquitaine a vu le jour en octobre 2020 : « Pour être plutôt individualistes en général, les éditeurs s’avèrent pourtant aussi très demandeurs de discussions confraternelles, de relations interprofessionnelles plus larges, de mutualisations de certains efforts. Nous avons besoin de ne pas être isolés et il existe de nombreux niveaux d’activité pour lesquels une structure collective peut être un atout important. »
Pour La Fabrique ô livres, nouvelle association d’éditeurs en Normandie, même constat et même souhait de travailler ensemble. Cet élan que l’on retrouve dans de nombreuses régions s’est prolongé au niveau national avec la création de la Fédération des éditions indépendantes qui a pour ambition de « défendre les intérêts matériels et moraux des structures éditoriales indépendantes et de favoriser leurs échanges professionnels ».
Mais coopérer passe également par une meilleure connaissance de l’autre qui trop souvent encore fait défaut. Différents acteurs de la filière semblent ne pas se comprendre, faute d’échanges et de confiance réciproque. Afin de remédier à ces difficultés et d’établir un échange sur la création, sur des événements communs, certains auteurs et autrices, éditeurs et éditrices, libraires, bibliothécaires ont lancé des projets communs.
Avec la série de vidéos Format A3, réalisée par la revue Prologue, ALCA met en avant une conversation entre différents membres d’un même écosystème. Pour la partie livre, ce sont des libraires indépendant·es, des auteurs et autrices et des éditeurs et éditrices néo-aquitain·es qui échangent autour d’un ouvrage, de l’expérience d’écriture, d’édition et de lecture. De quoi tisser des liens plus forts entre ces professionnel·les.
Des événements visant à valoriser la diversité éditoriale des maisons d’édition ont été mis en place au sein de librairies indépendantes durant l’été 2021 dans plusieurs régions, et reconduits pour certains en 2022. En Provence-Alpes-Côte d’Azur, les associations Éditeurs du Sud, Libraires du Sud, Jedi Sud et l’Agence régionale du livre Provence-Alpes-Côte d’Azur ont coopéré pour mettre en place l’opération On lirait le sud, réunissant 45 libraires et 34 maisons d’édition.
Toujours sous l’optique de la coopération – tout en sensibilisant les professionnel·es du livre et en mettant en avant des réflexions sur l’écologie –, La Cabane bleue, maison d’édition des Pays de la Loire, et Le Labo de l’édition se sont associés pour mettre en place le projet Planète Livres. Ces capsules vidéo invitent l’interprofession et le grand public à réfléchir à la transition environnementale.
+ Sensibiliser
+ Expérimenter
+ Coopérer
+ Prolonger
+ Pour aller plus loin
– En juin 2021, Mobilis proposait une journée intitulée « Les professionnels jouent collectif » consacrée aux vertus de l’action collective dans le secteur du livre : relations interprofessionnelles, solidarité et perspectives de développement.
– L’association Confluences, qui organise chaque année le festival Lettres d’automne, s’attache à travailler étroitement avec les autres acteurs et actrices du territoire. Ce sont des liens qui se tissent et permettent aussi un développement des publics.
– La maison d’édition Argyll en Bretagne a mis en place un contrat d’édition qui se veut collaboratif et participatif, pour un meilleur dialogue entre deux secteurs de l’écosystème du livre.